Le Burkina-Faso et le Sénégal, pays modèles dans la filière biogaz domestique en Afrique de l’ouest
Un biodigesteur est une solution technique de valorisation des déchets organiques utilisée pour produire un gaz combustible (le biogaz) et un fertilisant (le digestat). Cette technologie est très recommandée pour faire face à la déforestation et au changement climatique. Actuellement en Afrique de l’ouest, seuls le Burkina-Faso et le Sénégal se démarquent vraiment dans l’adoption de cette source d’énergie propre.
Selon Glawdys Sandwidi, responsable technique du Programme national de biodigesteurs au Burkina-Faso (PNB-BF), « le bois de chauffe représente 86% de la consommation énergétique nationale » dans son pays. Cette situation est presque la même dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne. Beaucoup sont d’accord pour dire que l’utilisation du gaz est une solution innovante contre la déforestation. Toutefois, pas n’importe quel type de gaz. Le gaz naturel extrait du sous-sol n’est pas une énergie suffisamment propre et durable. Le biogaz est donc la meilleure alternative.
Cela nécessite la mise en place de programmes structurés, la sensibilisation et l’accompagnement des populations pour l’adoption du Biogaz. « Le biogaz est l’une des seules énergies renouvelables à pouvoir être transformée en toute forme d’énergie utile », dixit Birame Faye, coordinateur du Programme national de biogaz au Sénégal (PNB-SN).
Ses avantages sont multiples. Le biodigesteur permet d’avoir accès à une énergie propre, de fabriquer des engrais organiques de très grande valeur. Au 30 avril 2021, 14 443 biodigesteurs ont été installés au pays des Hommes intègres. L’on enregistre un taux de fonctionnalité de 85% et environ 700 emplois ont été créés.
Au Sénégal, 2278 biodigesteurs dont 2216 ont été installés dans les ménages ruraux et 62 dans les établissements scolaires. L’on enregistre 36% de taux de fonctionnalité, et 7108 emplois ont été créés dont 4667 permanents et 2333 saisonniers.
Indéniablement, la technologie du Biogaz est une voie à explorer. À ce jour, l’on n’en a installé que 25 au Togo. D’autres pays de la sous-région sont aussi à la traine. Il y a donc du travail à faire, si l’on ne veut pas que les arbres qui seront plantés dans les dix ans à venir partent tous dans le feu.
L’Alliance pour le biodigesteur en Afrique de l’ouest et du centre, encourage tous ses Etats membres à mettre en place le cadre nécessaire pour le développement de cette technologie.
Cet article est rédigé en collaboration avec l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD), organe subsidiaire de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l’Initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques rendue possible grâce au soutien financier du gouvernement du Québec