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Un réseau régional pour développer la filière mangue en Afrique de l’Ouest

La demande internationale en mangues, star des fruits tropicaux, est en croissance exponentielle depuis trente ans. La place de l’Afrique de l’Ouest sur le marché devrait se renforcer grâce à un réseau sous régional motivé, l’Alliance régionale de la mangue d’Afrique de l’Ouest (ARMAO).

La mangue, vivement recommandé pour la santé, considérée comme « le roi des fruits » en Asie méridionale, où le manguier est cultivé depuis 4 000 à 5 000 ans, est le fruit le plus consommé dans le monde après la banane. Des manguiers sont cultivés dans plus de 90 pays tropicaux. Chaque seconde, une tonne de mangue est récoltée, soit 33 millions de tonnes par an, dont la moitié en Inde, et 4 % en Afrique de l’Ouest.

En Afrique, du Sénégal jusqu’au Nigeria, sur plus de 540 mille km², 1,3 million de tonnes de mangues sont produites, mais seulement 40 mille tonnes de mangue fraîches sont exportées, en moyenne. Sur les 150 000 tonnes produites en moyenne par an au Sénégal, 14 % a été exportée cette année, ce qui représente à peine 0,3 % de la production mondiale. Les exportations, en hausse, se font principalement vers l’Europe (76 %) et dans une moindre mesure vers la Mauritanie (2 500 tonnes), le Maroc (1 215 tonnes) et le Ghana (1 217 tonnes).

La place de l’Afrique de l’Ouest sur le marché, croissante mais en but à des problèmes récurrents, devrait se renforcer grâce à un réseau sous régional motivé, l’Alliance régionale de la mangue d’Afrique de l’Ouest (ARMAO), constituée à l’issue de la Semaine de la mangue, qui veut ouvrir de nouvelles perspectives d’exportation.

L’UNION FAIT LA FORCE

Pour développer la filière de la mangue (qui, a généré 20 milliards de FCFA en 2015 au Sénégal), le ministère du Commerce, du Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des produits locaux et des PME a organisé la Semaine régionale de la mangue du 31 mai au 3 juin dernier à Dakar, dans le cadre de l’Initiative Trade Africa, avec l’appui de l’USAID.

Sous le thème évocateur « Mangue ! Délicieux trésor d’Afrique de l’Ouest », plus de 300 participants venant de Burkina Faso, Côte d’ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Mali et du Sénégal, décideurs publics, producteurs exportateurs, exportateurs commerçants, transporteurs/logistiques, organisations professionnelles et plateforme de dialogue, se sont réunies et ont mit sur pied l’Alliance régionale de la mangue d’Afrique de l’Ouest (ARMAO), dont le siège sera à Dakar. La direction en a été confiée à Cheikh Ngane, acteur du secteur horticole. L’ARMAO espère mieux coordonner les exportations, partant du principe que les récoltes ne se font pas à la même période, et ainsi parvenir à fournir le marché mondial toute l’année.

UN MARCHÉ EXIGEANT

La concurrence est rude, avec l’Inde, l’Amérique du Sud, l’Asie et l’Afrique de l’Est, qui alimentent le Moyen Orient. Les Etats-Unis sont fermés aux mangues sénégalaises qui ne «  sont pas aux normes ». Les plus commercialisées des milles variétés existantes sont l’Amélie, la Kent, le Keitt et la Tommy Atkins Les fruits doivent répondre à des critères « de beauté » et de goût, strictes, et les producteurs de mangue d’Afrique de l’Ouest sont confrontés aux mêmes problèmes de production, de commercialisation, de la qualité, de variété, qui se posent dès la plantation.

Déjà, sur l’arbre, les fruits subissent les attaques de la mouche des fruits, cauchemar des horticulteurs, qui cause notamment 80 % des pertes en Casamance (57 % de la production nationale), et 40 à 50 % dans la région des Niayes, (37 % de la production nationale). Certains spécialistes prônent la permaculture, car un terrain uniquement planté de manguiers peut favoriser sa prolifération. Des traitements biologiques sont à l’essai.

À cela s’ajoute le fait que les zones de production soient souvent enclavées, l’absence d’infrastructures post-récolte et de transformation. Au final, après récolte, 20 % de la production est perdue. Dans la sous-région, où 88 % de la production est consommée localement ou dans la région, les pertes post-récolte oscillent dangereusement entre 40 % et 50 %. La transformation, qui pourrait limiter le gâchis, est très peu répandue sur le territoire (5 % de la récolte au Sénégal, 6,8 % en Afrique de l’Ouest). Or, la rentabilité de ce secteur est vraiment liée, au-delà de la lutte contre la mouche des fruits, à la conservation et à la transformation de ce produit délicat.

Un vaste chantier s’ouvre donc pour les membres de l’ARMAO, tandis qu’au Sénégal les horticulteurs craignent une baisse du volume de la production de la prochaine saison, en raison du climat. Raison de plus pour prendre soin de la récolte avec encore plus d’attention.

LE MANGUIER

Le manguier, qui peut vivre plus que centenaire, atteint sa pleine production vers l’âge de 10 ans (3 à 4 ans pour les arbres greffés), pour donner en moyenne une centaine de fruits par an, pendant une vingtaine d’années. De la famille des Anacardiaceae, son bois est utilisé en ébénisterie. C’est l’un des arbres fruitiers les plus anciennement cultivés avec le palmier-dattier.

En Inde, le manguier symbolisait la royauté. Selon les textes, Bouddha aurait reçu de la courtisane Ambapali un verger de manguiers pour qu’il puisse y méditer et, selon certaines interprétations, en tirant une source de revenus, se consacrer à sa voie.

Le manguier, introduit au Moyen-Orient et sur le continent africain par les Arabes vers le XVIe siècle, fut semé ensuite par les Portugais et les Espagnols en Amérique latine, pour atteindre l’Angleterre et l’Europe au XVIIIe siècle, quand les Anglais occupaient les Indes.

mango tree - manguier

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