Des maires africains lancent un appel pour électrifier le continent
La maire de Paris Anne Hidalgo et l'ancien ministre français de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, ont invité vendredi une trentaine de maires de capitales et villes d'Afrique francophone pour lancer un vaste programme d'électrification du continent africain. Les maires africains lancent un «appel de Paris» pour inciter les acteurs publics et privés à investir massivement dans l'électrification de l'Afrique.
Deux Africains sur trois n'ont pas accès à l'électricité. Une situation paradoxale, explique Assane Seydou, maire de Niamey au Niger : « Nous sommes producteurs de pétrole et de gaz, depuis peu c’est vrai. Nous sommes ensoleillés 365 jours par an pendant 12 heures par jour. Et malgré tout ça, paradoxalement, le taux d’électrification est largement en deçà de l’espérance de nos populations. »
Célestine Ketcha Courtès, maire de Bangangté au Cameroun, précise que le but de l'initiative est de privilégier les énergies renouvelables : « L’Afrique est gâtée, souligne-t-elle, parce que quand je viens ici, il faut beau, mais j’ai le pull parce que j’ai froid. Nous avons le soleil, nous avons le vent, nous avons le bois, mais c’est la mise en œuvre, les moyens pour capter ce soleil qui nous est donné gratuitement par le Seigneur qu'il nous manque. »
Le problème est donc le coût des technologies, estime le maire de Dakar, Khalifa Sall. « Le mode de financement sera le problème parce que l’Europe est en crise, le monde est en crise, rappelle-t-il. Il ne faut pas s’attendre à ce que les pays développés vous fassent des dons. »
Mais pour les maires rassemblés à Paris, électrifier l'Afrique, c'est donc possible. Ils citent l'exemple du Maroc où le taux de connexion au réseau électrique est passé de 15 à 90% en dix ans. 200 milliards d’euros devraient être investis pour atteindre cet objectif d’électrifier le continent d’ici à 2025.
Une question de sécuritéet d'éducation
Hawat Izi est maire de Mayo Oulo dans le département de Maelouti au nord du Cameroun. Ce département compte une population de 150 000 habitants, mais seuls deux villages sont électrifiés. Pour elle, ce projet lancé vendredi à Paris a une signification particulière.