Au Sénégal, au Ghana et en Ouganda, le potentiel du marché des boues de vidange est inexploité. Une grande partie de cette matière étant mise en décharge, déversée dans l’environnement ou vendue en dessous de sa valeur. C’est ce que révèle une étude de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) dans le cadre du projet Faecal management entreprises (Fame).

Les marchés concernant les produits finis du traitement des boues de vidange au Sénégal, au Ghana et en Ouganda restent largement inexploités. Pourtant, leur récupération et leur transformation pourrait améliorer les flux financiers tout au long de la chaîne des services d’assainissement. C’est ce qui ressort d’une étude menée dans ces trois pays dans le cadre du projet Faecal management entreprises (Fame) de l’Office national de l’Assainissement du Sénégal (Onas) dont les résultats ont été dévoilés hier.

Au cours de cette étude, les chercheurs ont identifié quatre produits finis issus des boues de vidange. Il s’agit des boues séchées en tant que combustible, du biogaz provenant de la digestion anaérobie des boues, des protéines dérivées du traitement des boues servant d’aliments dans les matériaux de construction et de la boue traitée comme un conditionneur de sol ou un engrais organique. La plus grande demande de boues de vidange comme combustible solide a été observée à Kampala. A Accra et à Dakar, l’utilisation de l’électricité et des combustibles liquides est plus répandue que celle des combustibles solides.

Selon cette étude, le marché des produits finis de traitement des boues de vidange est dynamique et varie considérablement entre les villes et est influencé par des facteurs tels que les caractéristiques des boues de vidange, les marchés existants, les industries locales, les subventions, la perception des utilisateurs et la disponibilité des produits compétitifs. Les chercheurs estiment que les options possibles de récupération d’énergie des boues de vidange fournissent des revenus plus élevés que s’ils sont vendus comme amendement de sol. Conduite par Sandec, cette étude va permettre à l’Onas de mieux asseoir sa politique de valorisation des boues de vidange dont la prise en charge correcte constitue une grande priorité pour les autorités. En témoignent les six stations de boues de vidange réalisées ces dix dernières années sur l’ensemble du territoire national et la place importante de cette filière dans les politiques et stratégies de l’Onas. Et depuis lors, des résultats très satisfaisants ont été enregistrés selon le secrétaire général de cette structure, Ousmane Camara.

Dans la même dynamique d’optimisation des activités de la filière des boues de vidange, il a souligné qu’une délégation de trois stations à des opérateurs privés locaux est déjà effective. Pour Ababacar Mbaye de la direction de l’Assainissement, représentant le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, le projet Fame va permettre de mieux appréhender la filière des boues de vidange mais aussi de dénicher les sources potentielles de gains pouvant contribuer à son équilibre.

Elhadji Ibrahima THIAM