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170 milliards de FCfa pour la gestion des "or"dures au Sénégal

Premier Ministre du Sénégal

Un conseil interministériel sur la gestion des déchets solides s'est tenu, hier, sous la présidence de l'ex Premier ministre. Aminata Touré a saisi l'occasion pour appeler à la prise de mesures incitatives, comme l'organisation prochaine du concours du quartier le plus propre, pour mieux impliquer les populations locales. Au total, 170 milliards de FCfa seront nécessaires durant les 7 prochaines années pour la gestion des ordures ménagères.

Le Premier ministre a lancé, hier, un appel en direction des populations pour une meilleure gestion des déchets solides dans les centres urbains et ruraux du pays. Il s'agira de veiller davantage à des aspects prioritaires liés à la prévention, au changement de comportements et à la valorisation des déchets qui ont fini de renvoyer une mauvaise image des villes et zones rurales du Sénégal. C'est sans doute la raison pour laquelle Aminata Touré a salué la pertinence du Programme national de gestion des déchets (Pngd) dont la première phase, qui s'étalera sur les deux prochaines années, a nécessité un financement de 17.500.000 de FCfa. Un montant injecté par la Banque islamique de développement (Bid) qui a déjà signé une convention avec l'État du Sénégal.

Le Pngd, qui devra couvrir, à terme, l'ensemble du territoire national, nécessitera un financement global de 170 milliards de FCfa sur les sept prochaines années. Intitulée Programme de gestion durable des déchets solides urbains (Pgdsu), la première phase est destinée à améliorer le fonctionnement du système de gestion des déchets solides dans les collectivités locales de Dakar, les communes de Tivaouane et Kaolack et la communauté rurale de Touba-Mosquée. Le Pgdsu permettra de réaliser trois centres d'enfouissement techniques (Cet), trois centres de transfert et de tri (Ctt), 90 points de regroupement normalisés (déchetteries), etc. Les collectivités locales seront accompagnées selon une méthode d'incubation pendant quatre ans.

Valorisation des déchets
Le ministre de l'Aménagement du territoire et des Collectivités locales, Oumar Youm, considère le lancement du Pngd comme une réponse de l'État face à la faiblesse des collectivités locales dans la gestion quotidienne des déchets solides. La puissance publique va ainsi apporter son appui et son accompagnement dans le cadre de la prise en charge, de la prévention et de la valorisation des déchets, pour un meilleur cadre de vie dans notre pays.

Le cas spécifique du centre d'enfouissement technique (Cet) de Sindia a été abordé au cours de ce conseil interministériel. Oumar Youm a regretté les réticences des populations locales tout en promettant une meilleure communication dans les jours à venir, afin que ce projet important porté par des Italiens (Gta) démarre effectivement ses activités. L'autorité est convaincue que les Cet constituent une réponse de qualité face aux nombreuses décharges sauvages (cas de Mbeubeuss) qui constituent des « bombes écologiques ».

Le secrétaire exécutif du Pngd, Ibrahima Diagne, a, pour sa part, mis l'accent sur le fait que ce programme novateur va induire un changement de paradigme. Désormais, il s'agira de valoriser les déchets pour renforcer l'économie solidaire et le PIB national. Le maire de Dakar, Khalifa Sall, a insisté sur un fait notoire : la gestion des ordures relève de l'intercommunalité. Autrement dit, aucune ville au monde ne peut les gérer à elle seule. D'où son appel à une mutualisation des efforts, notamment dans le cadre de la valorisation des déchets.

LE PREMIER MINISTRE SALUE LE SUCCÈS SÉNÉGALAIS AU GROUPE CONSULTATIF DE PARIS
En marge du conseil interministériel sur la gestion des déchets solides, le chef du gouvernement a salué le succès du Sénégal au Groupe consultatif de Paris. Aminata Touré a manifesté sa joie de voir le Sénégal, un « pays stable », porté au pinacle par les investisseurs. Selon elle, les partenaires techniques et financiers viennent ainsi de primer le résultat de deux années de travail sous le magistère du président Macky Sall. Mais c'était aussi pour attirer l'attention de nos compatriotes pour qu' « on ne puisse pas dormir sur nos lauriers », car les investisseurs ont surtout besoin d'un pays attractif et propre. D'où son invite à accentuer davantage les campagnes de prévention et de sensibilisation pour une gestion durable et efficace des déchets solides dans nos villes et campagnes. Selon Mme Touré, la propreté fait partie intégrante des thèmes liés à l'émergence.

source: Mamadou Lamine DIATTA | Le Soleil | Jeudi 27 février